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Все о французском

L'apr`es-midi, nous parti^mes en pirogue.

Heureusement que la mer e'tait calme et qu'`a travers ses longs cils de fille,
les yeux verts du neveu sublime ne me quittaient pas. Sans eux, je serais morte
de terreur. Le souvenir des vagues e'normes ne demandait qu'`a m'envahir. Comment
oublier la vision de notre malheureux bateau englouti te^te la premi`ere ?

Mais l'eau restait lisse et transparente comme une vitre. Il suffisait de se
pencher pour suivre la danse tranquille des poissons, des violets, des jaunes
`a bandes rouges, des plats comme la main, des ronds comme un ballon, un festival
de couleurs joyeuses. Malgre' la beaute' du spectacle, une tristesse ne me quittait
pas. Je ne pouvais m'empe^cher de penser `a nos anciens compagnons de voyage,
les champions de mots riches en Z et W. Comment faire pour remonter les noye's
`a l'air libre ?

Une autre famille d'ide'es sombres ro^daient autour de moi `a la mani`ere de
gue^pes qui attendent l'instant propice pour piquer. Au moment o`u nous embarquions
dans la pirogue, j'avais surpris une conversation, une conversation chu-chote'e
entre mon sublime et son oncle Henri.

- Il y a longtemps qu'on ne les a pas vus.

- Oui, c_a m'e'tonne. D'habitude, on les a sur le dos d`es le lendemain d'un
naufrage.

- Espe'rons qu'ils vont laisser tranquilles nos amis.

-Pauvre charmante demoiselle! Je l'imagine tr`es mal enferme'e...

De qui parlaient-ils ? Et qui voulait m'emprisonner?

Comme nos accompagnateurs, je guettais l'horizon. D'o`u arriveraient mes ennemis
?

Heureusement, notre traverse'e ne dura pas un quart d'heure et personne ne vint
la de'ranger.

Bru^le', cet i^lot, comme une galette des rois trop longtemps laisse'e dans le
four. Et vide, absolument, de plantes, d'e^tres vivants, de constructions, l'endroit
champion du monde cate'gorie de'sert, imbattable au Livre Guinness des records
(chapitre <Rien>). Un plateau rocheux marron fonce', de'terge', de'lave', re'cure'...
Tel e'tait l'endroit de charme o`u nous avions de'barque'.

Dro^le de choix pour une excursion! Monsieur Henri ne tarda pas `a nous donner
la raison de notre venue.

-Vous savez pourquoi les de'serts avancent, un peu partout sur notre Terre ?...
Il suffirait de fermer les paupi`eres pour la voir avancer vers nous, cette terrible
arme'e de sable. On nous parle de re'chauffement de la plan`ete, de fore^ts de'vaste'es...
C'est sans doute vrai. Mais l'on oublie l'essentiel. Ici, il y a cent ans, vivaient
deux villages, avec tout ce qu'il faut pour e^tre heureux, des plantes, des paillotes,
de l'eau douce, des femmes, des hommes, des enfants, des animaux. ..

Je ne pouvais y croire.

Ici, de la vie! Sur ce carre' de la de'solation? Allons donc ! Je forc_ais mon
cerveau `a imaginer mais il refusait, il rena^clait, il me prenait pour une folle.

-... Un jour, une tempe^te aussi forte que la vo^tre a souffle' sur cette i^le.
Des arbres ont e'te' arrache's, bien su^r, et des maisons se sont envole'es.
Mais tout le reste demeurait. Il suffisait de reba^tir et l'existence aurait
repris, comme avant, jusqu'`a la prochaine tempe^te.

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Ответить   Tue, 3 Feb 2004 15:49:49 +0200 (#70391)